Cette année, dès la première réunion d’éco-délégués, l’idée d’accueillir des moutons sur la zone enherbée du stade du collège pour l’entretenir, sans moyens mécaniques, a été évoquée et a particulièrement retenu l’attention des élèves.

Cinq collégiens de 3ème ont rapidement pris la décision de constituer un groupe de travail et de mener, en autonomie, une véritable démarche de projet autour de l’éco-pâturage. En se rassemblant régulièrement sur la pause méridienne, ils ont pu mettre en commun les informations tirées de leurs recherches, réfléchir aux contraintes et aux limites inhérentes à la présence d’animaux au sein de l’établissement, réaliser des mesures de la zone à pâturer et rechercher un professionnel local avec lequel établir un partenariat.

La présence de la ferme des P’tits Bergers (https://www.fermedesptitsbergers.fr/) située à seulement 10 kilomètres du collège et dans laquelle Sandrine Durgeau élève, pour leur laine, 36 chèvres angora et 26 moutons shetland a constitué une véritable opportunité pour les cinq camarades. Ils ont alors pris contact avec la professionnelle qui, en plus de porter une réelle attention à leur projet, a proposé de les accueillir au sein de sa ferme pour la visiter et échanger sur l’éco-pâturage.

Trois élèves parmi les cinq invités, accompagnés des deux enseignantes qui encadrent les éco-délégués du collège, ont ainsi passé l’après-midi du mercredi 7 février avec l’éleveuse et son troupeau.

Les visiteurs ont eu l’occasion de distribuer du foin, ainsi que des caresses, aux chèvres angora et d’observer les moutons shetland. Ils ont aussi découvert les multiples facettes de l’activité de Sandrine Durgeau. Au delà de l’élevage, elle assure la tonte, le tri des toisons, le nettoyage des fibres et la classification de la laine avant de la transformer puis de la teindre, si nécessaire, grâce aux plantes tinctoriales récoltées sur l’exploitation. A ses tâches déjà très chronophages s’ajoutent la gestion de la fabrication des produits (vêtements, accessoires & éléments de décoration) conçus à partir de la laine de ses ovins et de la boutique de la ferme dans laquelle ils sont vendus.

Voyant en son métier une formidable occasion de vivre des moments de partage, Sandrine Durgeau anime aussi des ateliers pour les enfants et les adultes.

La discussion sur la pratique de l’éco-pâturage, menée en parallèle de la visite, a par ailleurs été très constructive. Elle a fourni de nombreuses réponses aux questions pratiques des élèves, sur le plan des besoins en eau, du type de clôture à utiliser, du ramassage des excréments ou de la nécessité d’une surveillance quotidienne, qui leur ont permis de prendre conscience que toutes les conditions ne pourraient pas être réunies pour accueillir des moutons, dans l’enceinte du collège, au cours de cette année scolaire. Les éco-délégués ont quitté la ferme, certes un peu déçus, mais bien décidés à convaincre leurs cadets de reprendre le flambeau pour concrétiser leur projet.

Il est par ailleurs à noter qu’en tant qu’éleveuse passionnée, Sandrine Durgeau permet à ses ovins de poursuivre leur vie jusqu’à leur dernier souffle. Pour faciliter sa gestion du troupeau, elle envisage néanmoins de confier les individus les plus âgés à des personnes souhaitant mettre en place un éco-pâturage. Dans l’éventualité où elle placerait certains de ses moutons au sein du collège Notre Dame, un véritable partenariat pourrait résulter de la merveilleuse rencontre ayant eu lieu cette année grâce à l’investissement, au dynamisme et à l’ambition de cinq jeunes qui peuvent être très fiers d’eux.